Le manque de techniciens et la vétusté du matériel sont les raisons avancées.
Depuis 2002, la Défense met en œuvre des drones de type B-Hunter au sein de l’escadrille 80 UAV Squadron, aujourd’hui basée à Florennes.
Cette unité est relativement réduite puisqu’elle compte environ 120 personnes, dont la plupart sont des personnels spécialisés. "C’est l’unité des drones à la Défense. Ils permettent d’effectuer de la surveillance civile ainsi que sur les champs de bataille. On faisait ce qu’il était possible de faire avec une caméra", indique Yves Lecqueux, délégué régional au sein du syndicat militaire ACMP-CGPM.
Mais depuis ce jeudi, les militaires de l’unité en question ont appris qu’elle serait mise en veille à partir du 1er septembre prochain.
"À partir de cette date, on va arrêter de voler. Le personnel sera réparti sur place ou ailleurs s’il n’y a pas assez de place pour tout le monde. Les raisons avancées sont le manque de techniciens et la vétusté du matériel. Il y aura peut-être une nouvelle unité sous un autre nom en 2023, date à laquelle les nouveaux drones commandés par la Défense seront livrés. Il y aura donc trois années de stand-by pour le personnel", ajoute-t-il.
"Le personnel est fort inquiet"
Et ce qui inquiète les syndicats, c’est la manière dont la Défense va répartir le personnel et comment les futurs membres de cette unité seront choisis. "Le personnel est fort inquiet. Les militaires de cette unité ont déjà changé de base avant d’être à Florennes et aujourd’hui, ils vont de nouveau devoir changer, ce qui n’est pas négligeable au niveau des déplacements entre le lieu de travail et le domicile. Tout le personnel de la composante aérienne aura la possibilité de postuler quand ce sera ouvert au niveau de la nouvelle unité", rapporte Yves Huwart, du syndicat CGPM.
Toutefois, la Défense va acheter de nouveaux drones sur la période 2022-2025, ce qui laisse espérer la création d’une nouvelle escadrille. "Les non-pilotes se posent des questions. Il y a une inquiétude par rapport au fait de savoir où ils iront après et s’ils auront une mission au sein de la future unité. Pour les futurs postes de pilote, les sous-officiers avaient espéré avoir un upgrade de leur formation pour devenir officier, mais ce ne sera certainement pas le cas. Certains y voient une manœuvre pour fermer l’unité, donc ce sera sûrement des pilotes officiers qui auront accès aux postes", conclut Yves Huwart.