Le pistolet 25m

L'épreuve de pistolet 25m se tire soit avec un pistolet calibre 22LR , soit avec un pistolet à percussion centrale dont le calibre doit être compris entre 30 et 38 (mesures anglaises en millièmes de pouces), c'est à dire entre 7.62 et 9.65 mm (munitions à balles plomb non blindées).
Pour des raisons historiques cette épreuve est appelée combiné 22 lorsqu'elle est tirée en 22LR, et pistolet sport (ou combiné sport) lorsqu'elle est tirée avec une arme à percussion centrale.
Au niveau international, le combiné 22 est réservé aux dames et aux juniors, et le combiné sport est réservé aux hommes. Si vous trouvez que cette différence est un héritage sexiste qui devrait disparaitre, adressez-vous à l'ISSF smile
Dans les compétitions départementales, régionales et nationales, les hommes et les femmes tirent ensemble le combiné 22.
L'épreuve comporte deux passes de 30 coups chacunes. La première est une passe "précision". Elle comporte 6 séries de cinq coups tirés sur la cible "C50" à 25 métres.

Cible C50 pour le tir de précision


Chaque série se fait en cinq minutes, ce qui donne vraiment tout le temps nécessaire pour du tir de précision (voir article sur la séquence précision).


La seconde passe dite "vitesse 3/7", comporte elle aussi 6 séries de cinq coups. Chaque coup est tiré en trois secondes maximum, le bras partant de la position de repos, à 45° de l'axe du corps, sans appui d'aucune sorte. Chaque coup dans une série est espacé du précédent par un intervalle de sept secondes.
Dans la passe rapide, le tir est donc rythmé sur une alternance 7 secondes de repos bras baissé - 3 secondes de montée de bras et lacher du coup. La séquence est donnée par deux lampes, rouge qui indique les 7 secondes d'attente et verte qui indique les 3 secondes pendant lesquelles le tir est autorisé. Le tir rapide se fait sur un cible dont le visuel noir fait 50 cm de diamétre.

Cible pour la séquence vitesse 3/7


Principes de base

Les principes de base pour réussir la séquence 3/7 sont les suivants :
La visée se fait "pleine cible", le guidon venant "fermer" la ligne blanche qui coupe la cible horizontalement (elle est là pour ça!!). Ceci impose de cliquer entre la passe précision et la passe vitesse !
Il est possible pour cette épreuve d'utiliser un guidon rouge fluo qui se détachera bien sur le fond noir de la cible. L'expérience montre qu'un guidon fluo permet de tirer la passe précision dans de bonnes conditions, et qu'il facilite la visée en séquence rapide. Cela dit, pas mal de compétiteurs tirent cette épreuve avec un guidon noir...

Les lampes rouges et vertes (ou les signaux donnés par rotation des cibles) doivent être scrupuleusement respectées. Si le bras commence à monter avant le vert le réglement prévoit que :

Dans les épreuves de vitesse, si le tireur lève son arme prématurément ou s’il ne l’abaisse pas suffisamment, il recevra un avertissement d’un membre du Jury et sa série sera enregistrée et répétée. Le tireur sera crédité de l'impact de plus basse valeur sur chacune ... des 5 impacts de plus basse valeur des 2 séries ... de 3/7. Si la faute se répète au cours de la même passe de 30 coups vitesse ..., la même procédure sera appliquée et le tireur sera pénalisé de 2 points. En cas de troisième infraction à cette règle, le tireur sera disqualifié.

Un tir après l'extinction de la verte se traduit par un zéro, soit que la ciblerie electronique compte le coup 0, soit que la cible s'étant effacée par rotation, la balle ne l'ai pas touchée.

Bref, commencer à monter le bras avant le feu vert ou tirer trop tard sont deux façons certaines de faire un résultat minable sur un match.


Pour respecter ce rythme, le lacher doit se faire dès la fin de la montée en cible. La séquence es approximativement la suivante :

* allumage du vert (ou apparition de cible) : le bras commence à monter. Cette montée va prendre environ 1,5 à 2 secondes. Pendant la montée, l'appui sur la détente commence (en PC, le poids de détente est de 1.360 kg, il y a un peu de marge !) et surtout le guidon est aligné sur l'axe vertical de cible.
* le bras arrive à niveau, le guidon déjà sur l'axe vertical. Il reste à le caler à hauteur sur la ligne blanche et on lâche. La visée et le lâcher doivent donc se faire en une seconde maxi, plutot moins. En pratique, le tireur ne se sent à l'aise que s'il enchaine montée et lâcher sans "prendre le temps de viser".

Entrainement

L'entrainement doit permettre d'adapter les fondamentaux, d'intérioriser le rythme, et d'apprendre la visée dynamique, qui commence pendant la montée du bras.
Adapter les fondamentaux.

La position est encore plus cruciale dans le tir rapide qu'elle ne l'est dans les séquences précision. Le score d'un coup tiré est déjà quasiment déterminé quand le bras commence la montée en cible. Si on part d'une position qui n'est pas parfaite, on a aucune chance de se récupérer pendant la séquence (par contre on pourra encore trouver plusieurs façon de rater un coup bien parti !). On retrouvera cette prédétermination du coup par la qualité de la position dans toutes les disciplines de tir rapide, pistolet standard et vitesse olympique. La position doit être affinée lors des exercices de visée dynamique décrits ci-dessous. Il est impératif de trouver ses marques de telle sorte que la montée du bras s'achéve "naturellement" avec le guidon plein cible, bien sur l'axe vertical, sans avoir à corriger sensiblement. La seule bonne façon de travailler la position est de répéter des dizaines de fois l'exercice arme vide et yeux fermés.

La visée est sensiblement différente en séquence rapide et en tir de précision. En séquence rapide, pas question d'attendre trois cinq secondes la stabilisation des oscillations. On achève la montée dans l'axe, et dès que le guidon tangente la ligne blanche, on lache.

Par contre, le lacher doit rester un lacher "surprise", en ce sens qu'il faut surtout éviter de "pomper" ou de presser convulsivement la détente au moment de tirer. Lorsque le bras monte, l'index appuie sur la détente jusqu'à une pression légèrement inférieure au poids de départ. Lorsque le bras se stabilise à bonne hauteur, la pression augmente régulièrement. Certes cette augmentation de pression est rapide (une fraction de seconde), mais ce n'est pas un "pic" brutal. L'idée est de lacher vite mais surtout en évitant le coup de doigt. Hum... plus facile à faire qu'à expliquer !
Intérioriser le rythme.

Lorsque l'on débute en combiné sport, l'illusion commune est de croire que la difficulté unique est d'être capable de viser "instantanément". Après quelques semaines, on se rend compte que la toute première étape à franchir consiste à ne plus être surpris par l'allumage de la lampe verte : la séquence de tir commence pendant le rouge. Quand le vert apparait, le bon tireur est déjà prêt, sa respiration est prise, sa position est aussi parfaite qu'il est possible. Le début de la montée du bras est déclenchée par un réflex "instantané" lié à l'apparition du feu vert, mais cette montée est déjà pré-construite musculairement et psychologiquement. C'est dire que le tireur entrainé apprécie très précisément le temps qui passe pendant les 7 secondes de rouge. Cette estimation se construit petit à petit en tirant des centaines de séries synchronisées sur les lampes verte et rouge.
Visée dynamique.

En gros calibre les munitions coutent cher, et la visée dynamique s'entraine très bien en tir à sec. En fait ce n'est même pas une question d'économie. La visée dynamique doit s'apprendre en tir à sec, répété des centaines de fois. Vous collez une cible au mur dans votre chambre ou sur un arbre dans votre jardin. Vous vous installez face à la cible, pas besoin de respecter la distance de 25m, cinq mètres feront l'affaire. Si vous avez une arme de match, elle est probablement équipée d'un dispositif de tir à sec, qui permet ce genre d'entrainement sans risquer d'abimer le percuteur. Si vous tirez cette épreuve au revolver, vous le garnissez de douilles percutées. Enfin si vous la tirez avec un pistolet, vous mettez dans la chambre une douille amortisseur en plastique, et vous armez manuellement à chaque tir à sec. Enfin vous disposez sur une table un métronome réglé sur trois secondes (j'utilise un métronome logiciel sur mon ordinateur portable).

Bien entendu le jeu consiste à compter deux clics du métronome bras en bas (45°), à monter au deuxième clic, et à tirer avant ou juste au troisième clic. Avec un peu d'habitude, on parvient très bien à annoncer un tir à sec fait dans ces conditions. Plus exactement, on détecte très bien les tirs complétement loupés, soit que l'on ait appuyé sur la détente trop tard, soit que l'on ait laché dans les temps mais avec une visée très loin du point idéal.
Plusieurs séances de 10 minutes de tir à sec doivent permettre progressivement de faire descendre le pourcentage de lachers "foireux" de 90% à moins de 10%. Les séances de tir réels confirmeront l'apprentissage.

Le "truc" : pendant le repos arme en bas, l'oeil est sur la visée. On aligne parfaitement le guidon dans le cran de mire. Peu avant la lampe verte, le regard se porte sur la cible. La montée se fait poignet verrouillé, en regardant la cible, et non pas la visée. On monte par un mouvement de l'articulation du bras au niveau de l'épaule, sans changer en rien le "réglage" du poignet. Quand l'arme arrive à hauteur, le regard se porte sur la visée pour un controle rapide.

Pour conclure

Commencez par bien travailler la précision avec votre arme, surtout si vous faites du combiné sport. Les armes "gros calibres" autorisées dans cette épreuve épreuve ont un poids de détente non négligeable (1360 gr), en tout cas sensiblement plus élevé que celui d'un pistolet 10m, ou même qu'un standard 22LR. Il faut s'habituer à cette détente et apprivoiser l'arme. Tant que vous ne faites pas 275 sur la passe précision, vous n'êtes pas au niveau d'un bon compétiteur 25m.


Le point à remarquer est que les très bons tireurs font à peu près le même score en passe précision et en passe vitesse.


C'est l'esprit qui mène le monde et non l'intelligence
Antoine de Saint Exupéry