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L'évolution des armes à feu
Envoyé par Kalimèra 
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L'évolution des armes à feu il y a dix huit années
Petit rappel

L’histoire des armes à feu débute, comme chacun sait, avec la mise en œuvre de la poudre noire, découverte en Chine et dont la formule aurait été ramenée par Marco Polo. Au départ d’ailleurs, en Europe, cette poudre noire fut le fruit d’expériences plus ou moins réussies. Cette poudre noire est composée de salpêtre, de charbon de bois et de soufre. Son utilisation fait suite à celle des feux grégeois, constitués de salpêtre, d’étoupe et de naphte et catapultés d’un bateau à l’autre principalement pour y provoquer un incendie et le couler.

Suite à la découverte du pouvoir explosif de cette poudre noire, plusieurs applications ont été réalisées :

- La bombarde créée par des forgerons et qui servait à projeter des pierres sur-le-champ de bataille. Certaines de ces bombardes miniaturisées étaient portatives et permettaient à des chevaliers de tirer de façon individuelle.

- Les fusées utilisées pour la première fois en Europe semble-t-il, à la bataille d’Orléans en 1428.

- Armes à mèche utilisant des platines permettant la mise à feu plus ou moins aisée de charge de poudre telle que la platine à rouet, pièce de fer comportant une roue en pyrite de fer permettant, à l’aide d’un silex, l’émission d’étincelles destinées à provoquer la décharge de poudre dans le canon.

- etc.…

En 1535, un français : le Bourgeois habitant Rouen, invente la platine à silex qui a perduré pendant 2 siècles. Celle-ci permettait l’émission d’étincelles mettant le feu à une petite quantité de poudre qui transmettait le feu à la charge vulnérante propulsant un projectile (une balle) hors du canon. A cette époque on est passé à des armes moins lourdes, devenues aussi portatives (arme de poing) donc individuelles. Il s’en est suivi l’invention, grâce à des armuriers de génie, de divers systèmes dont le pistolet à rouet, ancêtre du revolver, qui pouvait tirer avec 4 canons et, par la suite, des systèmes de propulsion à canon rayé qui permettait d’animer le projectile d’un mouvement gyroscopique destiné à accroître sa puissance et à stabiliser sa trajectoire.

A partir de 1717, a été crée en France, par souci d’unicité, un système de platine à silex commun à toutes les armes. La fabrication de ces nouveaux dispositifs s’est trouvée concentrée à St Etienne qui était, depuis un édit de François 1er, devenu le centre de fabrication des armes à feu, à l’instar de Birmingham en Angleterre, Liège en Belgique etc…

En 1777, P. de Riboval a eu l’idée de promouvoir un système efficace permettant de faciliter la réparation des armes, conséquence des progrès de la métallurgie. Ce système consistait à fabriquer désormais, dans différentes manufactures, des pièces identiques pour la réparation des armes endommagées au cours des combats.

En 1805, le pasteur Forsyte, un écossais et presque en même temps le français Precat, découvrent, pour amorcer la charge, le fulminate de mercure pour pallier le risque de non-inflammation de la poudre noire causé par l’humidité ambiante (par exemple sur-le-champ de bataille). Au départ, l’utilisation de ce fulminate s’est avéré dangereuse en causant des dégâts divers.

A peu près à cette époque (1805), des français comme Robert développe le chargement par l’arrière de la culasse tel qu’on le connaît dans les fusils de chasse comme les carabines ou les revolvers. Mais ce système fut mis en sommeil pendant des années (jusque vers 1840) parce qu’au départ Napoléon 1er n’y avait pas cru, contrairement à son neveu Napoléon III qui croyait à cette évolution. A cette époque, beaucoup d’armuriers créèrent différents systèmes utilisant des amorces de fulminate. En 1835, on inventa le revolver qui fonctionnait sur cette base. En France, un de ces armuriers créa un dispositif capsule de fulminate-poudre noire-balle qui préfigurait en fait la cartouche utilisée dans les armes modernes que l’on verra apparaître aux USA vers 1890. Ces armes n’ont cessé d’évoluer au cours du temps, en particulier pendant la guerre de sécession.

Par ailleurs, se pose alors la question de réduction du calibre pour accroître la performance. Dans un premier temps, ce calibre est passé à 17 mm, car on ne pouvait faire mieux à l’époque du fait que la poudre noire est un propulsif qui encrasse énormément. Néanmoins, avec le chassepot développé en 1865-1866 et utilisé lors de la guerre de 70, ce calibre a pu être réduit à 11 mm, mais il demeurait malaisé à utiliser par suite de l’encrassement qui nécessitait un nettoyage tous les 30 coups. D’ailleurs, certains tableaux de l’époque montrent le bivouac des soldats où figuraient des marmites dans lesquelles on « trempait » les culasses de chassepot pour les désencrasser. Par la suite, l’ingénieur des poudres Vielle mit au point la « poudre sans fumée » qui fut longtemps considérée comme un secret d’état dans l’esprit de l’état major français qui voyait dans cette découverte un moyen de prendre une revanche sur la Prusse et l’Allemagne. Finalement, l’utilisation de cette poudre sans fumée permit de réduire le calibre de 11 à 8 mm et d’envisager la création d’armes beaucoup plus performantes, notamment des revolvers à émission plus puissants et des armes à répétition : carabine, mitrailleuse, pistolet semi-automatique. A partir de 1917, les Allemands vont utiliser des fusils mitrailleurs, armes relativement compactes permettant de tirer coup par coup et en rafale ainsi que des armes de poing automatiques. A partir de 1941, sont crées des fusils d’assaut précurseurs des M16 américains et Kalachnikov soviétiques. Ces armes bénéficiaient des technologies modernes en matière de métallurgie notamment avec les aciers spéciaux (Mo-Cr) conférant de meilleures résistances ou résiliences et une réduction de poids.

Le progrès des munitions et de leur mode d’utilisation a joué un rôle important. Il s’est d’ailleurs opéré lentement. Au départ, les systèmes étaient rudimentaires : on chargeait le canon par la gueule avec des poires à poudre et on enfonçait la balle. On s’est ensuite acheminé vers la cartouche en papier qui était composée d’une feuille de papier enroulée sur elle-même et à l’intérieur du cylindre ainsi formé, on disposait la charge de poudre puis la balle. A partir du milieu du 19ème siècle, vont être développés différents modes de percussion : tout d’abord la percussion annulaire développée en 1851 par Smith et Wesson aux USA puis presque en même temps la percussion centrale, notamment par Le Faucheux, en France, laquelle percussion centrale est encore utilisée avec les munitions actuelles. Enfin vers 1950 furent crées par les Allemands et les Américains des munitions autopropulsives dans lesquelles la poudre était agglomérée autour de la balle qui était tirée dans un canon sans qu’il y ait production de fumée.


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